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Le Tiers secteur de la recherche - TSR

Un contributeur de la société de la connaissance

Concernant les interactions entre sciences et sociétés, nous avons affaire à des changements majeurs nourris par les transformations du social (haut niveau d’éducation, capacités d’innovation distribuées), par les nouvelles technologies (notamment le numérique) et par la conscience des grands défis sociétaux auxquels nous sommes confrontés. Le panorama que nous avons produit en 2017 lors de la rédaction de notre Livre Blanc, nous a permis d’établir quatre points essentiels :

1. Une implication massive des acteurs sociaux dans la production de connaissances

Les 10 cas présentés dans notre livre blanc concernent de très nombreuses organisations et de très nombreux citoyens. Une extrapolation sur l’ensemble de la société française conduirait fort probablement à un niveau massif d’implication, compte tenu de l’importance de que nous appelons le Tiers État de la recherche (associations, ESS, TPE à vocation territoriale, etc.), comme précisé dans le chapitre 2 du Livre Blanc. Cette implication, souvent bénévole, tient à la curiosité et à la passion, à la volonté de connaître et de participer à l’aventure de la connaissance. Elle est aussi motivée par le « concernement » (des individus ou des groupes) qui sont confrontés à des problèmes qu’ils veulent résoudre.

2. Un engagement pour des causes communes

Ces cas illustrent l’importance de la mobilisation de la connaissance pour résoudre des problèmes qui dépassent le niveau individuel et qui affectent des collectifs. C’est ce que nous appelons les « causes communes », qu’il s’agisse des maladies, de la grande pauvreté, de la santé des populations défavorisées, des populations d’oiseaux, du développement d’un territoire, … La connaissance est essentielle pour mieux
cerner le problème, contribuer à sa mise à l’agenda et proposer des solutions.

3. Dépasser les clivages traditionnels entre public et privé

Alors que l’on est habitué à un raisonnement dichotomique public/privé, ces cas montrent l’importance des formes associatives mais aussi l’absence d’une coupure nette entre organisations marchandes et non marchandes. L’innovation élargie qui est souvent en jeu peut en effet être à la fois sociale, environnementale et économique. Elle peut être conçue dans des processus qui associent des organisations de tous types, dont certaines sont tournées vers des activités marchandes. Ici, c’est la logique du projet, notamment l’engagement pour des causes communes, qui semble pertinent.

4. Connaissances actionnables et capacitation

Pour l’essentiel, les cas de notre livre blanc nous montrent des situations de production de connaissances dans les contextes d’action. Les connaissances produites doivent donc être utilisables dans l’action. Il s’agit de connaissances actionnables qui sont généralement co-produites par des projets de recherche action participative. Un objectif essentiel est la montée en compétences et en capacités des acteurs, la capacitation. Cela ne signifie pas que les connaissances scientifiques sont remises en cause ni qu’elles sont mises en équivalence avec les autres formes de savoir. Ce qui est visé, c’est au contraire un plus large accès aux connaissances scientifiques. Ce qui est aussi visé, c’est la fertilisation croisée entre connaissances scientifiques, savoirs d’action et savoirs d’expérience.

Les acteurs du Tiers État de la recherche, le dialogue science, recherche et société ont des besoins considérables en équipements et en soutiens pour participer à la production de connaissances par leurs propres moyens et dans leurs interactions avec les organisations de l’enseignement supérieur et recherche.